JC04 - YOTSUYA 四ツ谷

850,00 €

Une oeuvre d’Apollo Thomas

Gouche sur Celluloid

Giclée Print 310g

40x50cm

Vendue encadrée

Frais de port non inclus.

Elle s’était rendue à une visite guidée de l’université à Yotsuya avec l’idée de s’y inscrire. Mais faute de moyen, elle s’était retrouvée à aller visiter les rues attenantes avant même que la visite ne commence ; les frais de scolarité présentés dans la brochure à l’entrée culminaient à près de 10 000 euros par an. Elle était allée marcher dans le parc de Gyoen et s’était retrouvée arrosée de pétales de tous les cerisiers de toutes les couleurs. Il faisait doux comme une journée d’école buissonnière improvisée. Elle pensa que ce n’était pas très grave de ne pas continuer ses études et puis qu’est-ce qu’elle espérait en se pointant directement sans se renseigner un peu avant, et de toute façon elle aurait sûrement eu du mal à assumer le fait de fréquenter un établissement catholique. Même si le programme sur la Vie et la Mort la tentait, celui sur l’Interaction Culturelle aussi. Mais déjà elle devait trouver un cours de japonais pour pouvoir lire et écrire en plus de savoir se débrouiller dans la vie courante. Elle commença à compter le coût de sa vie à Tokyo par mois puis à l’année puis la rationalisa à la journée. Effrayant, comme toute vie dans une très grande ville. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? À étendre ses visas et trouver des jobs en ligne suffisamment payés pour rester ?

Elle avait plein d’amixs qu’elle aimait, voilà ce qu’elle faisait là.
Diplôme(s) ou pas.
Se faisant une raison de ne pas avoir de raison, elle chassait les pétales délicats qui tourbillonnaient jusqu’à ses cils. Elle prit la décision de fabriquer un herbier de la Chuo Line en se fixant dix pages par station en moyenne.
Au moment où elle calculait le nombre total de pages que devrait comprendre son classeur- herbier, une personne beaucoup plus grande qu’elle lui rentra dedans. Cette fille était vraiment grande et ses cheveux roses vifs la faisaient ressembler à un cerisier sous acide. Elle lui dit dans un anglais très British qu’elle l’avait vue devant l’université, qu’elle ne l’avait pas suivie jusque-là, non, mais qu’elle était contente de lui stumble upon ici et maintenant. À la toute fin elle lui demanda si elle parlait anglais. Elle s’appelait Sue.
Sue étudiait à l’université grâce à une bourse géante du gouvernement britannique et préparait une thèse scientifique dans le domaine de la biologie. Sue essaya bien de lui expliquer, il s’agissait de développer des modèles mathématiques à partir de phénomènes biologiques naturels en utilisant des hypothèses simplificatrices et des variables pertinentes pour les résoudre. Elles décidèrent de fabriquer l’herbier à deux car c’était une activité plus accessible. Elle venait voir Sue presque chaque semaine à la fin de la dernière journée de cours et elles allaient dans le parc récolter des graines, des fleurs et des feuilles à faire sécher. Souvent il était déjà tard et le soleil couchant teintait d’un rose épais le ciel au-dessus de leurs têtes.

Un texte de Clara Pacotte inspiré d’après l’oeuvre d’Apollo Thomas.

Quantité:
Ajouter au panier