L’exposition ANTICHAMBRE propose une sélection d’une quarantaine d’oeuvres de la série TRUE STORY.

Sur les réseaux sociaux, une « story » se distingue d’une publication classique par sa durée de vie, limitée à 24h.
Si ce format a su séduire par son empreinte volatile et temporelle, il n’en est pas moins responsable d’avoir inspiré TRUE STORY. Essentiellement composée de reproductions réalisées à partir de « stories » existantes, cette série de dessins se présente comme une pause spatio-temporelle, un arrêt sur image d’une réalité dont le destin vient d’être altéré.

Ode primaire à l’innocence des cours élémentaires, TRUE STORY s’exprime aux surligneurs et feutres à l’eau sur papier ordinaire. D’enfantillage en adultère, Théo OUAKI y confronte le voyeurisme à l’exhibitionnisme, l’immortel à l’éphémère, le dramatique à la légèreté, le virtuel à l’organique, le capitalisme à l’espérance. Plongé dans une atmosphère vitaminée, Théo OUAKI vogue habilement entre les courants et distille une riche variété de reproductions lysergiques au sein desquelles s’articulent, scènes amateur, œuvres de maîtres ou publicités parmi d’autres contenus aléatoires. Faisant fi d’éventuelles atteintes à la propriété intellectuelle ou la vie privée, TRUE STORY

se revendique comme un attentat à l’intimité.
Ce travail réunis un corpus de 400 dessins à l’heure actuelle.

Romain Papetti, Rédacteur

Théo OUAKI, aussi loin qu’il s’en souvienne a toujours dessiné et évolue depuis l’enfance dans un univers artistique.

Sensibilisé aux Art Premiers par son grand– père collectionneur, il se familiarise avec ces objets aux formes originales et s’imprègne de leur symbolique forte. Il découvre plus tard la subculture américaine par le biais des Comics et du graffiti. C’est à coup d’aérosols qu’il réalise ses premières œuvres, avec la liberté de geste de cette technique brute empruntée à l’espace urbain.

Son passage par les Beaux-Arts lui permettra de dissocier art de rue et art d’atelier. Puis sa résidence béninoise, qu’il effectue en 2012 aux côtés de Dominique ZINKPÉ, ainsi que sa collaboration avec le collectif d’artistes NEBULAE à Montréal lui permettront d’affiner sa sensibilité et de définir ses techniques de prédilection en explorant divers médiums artistiques.

Lors de ses pérégrinations africaines, il rencontre le plasticien malien Cyprien TOKOUDAGBA. À son contact, Théo OUAKI prend conscience que l’art peut naître à partir de matériaux bruts. Il monte alors une installation en hommage au vaudou et au mysticisme, à partir d’objets de récupération et s’essaye à l’utilisation de pigments naturels.

C’est en traversant l’Atlantique, pour rejoindre le collectif NEBULAE, qu’il renforce cette conviction que l’art, en plus de véhiculer des idées fortes, est un formidable moyen de rapprocher les gens. Lors de soirées performances, DJ, danseurs, plasticiens, invitent le public à prendre part cette expérience artistique, au fil de laquelle tout à chacun peut appréhender et apprécier les œuvres exposées.

Au fil des rencontres et des voyages, Théo OUAKI développe des pratiques mêlant liberté de création et variété des supports. Ainsi il oscille entre peinture, sculpture, dessin ou encore installation. Des techniques qui se superposent pour illustrer la diversité de sa démarche.

Aujourd’hui, son travail s’articule autours du dessin, de la céramique et de la peinture.

Marina David, attachée de presse.